Héros de la non-violence

La non-violence est une philosophie qui rejette la violence dans la résolution des conflits. Elle préconise des moyens pacifiques pour combattre une injustice, atteindre un idéal social ou résister à une agression. Elle respecte l'adversaire en essayant de ne pas porter atteinte à son intégrité physique ou morale.

 

Parmi les nombreuses personnalités qui ont incarné la non-violence dans notre monde, en voici cinq représentants dignes d'être connus:

 

Gandhi

 

Mahatma Gandhi, une des plus grandes personnalités du XXème siècle, est sans doute le pionnier dans l'application de la résistance non violente à l'oppression. Grâce à son combat prodigieux de désobéissance civile, il finit par conduire l'Inde à l'indépendance.

 

Gandhi mène un programme de non-coopération (boycott des écoles, tribunaux, et produits britanniques), des manifestations silencieuses et des grèves. En même temps il prône l'autosuffisance économique, le retour aux techniques traditionnelles, mais aussi l'émancipation des femmes et des Intouchables.

 

C'est au prix de plusieurs années en prison, plusieurs grèves de la faim et en mettant sa vie en danger qu'il atteint son objectif.  Reconnu comme le Père de la Nation en Inde, son anniversaire y est une fête nationale. La date du 2 octobre a été déclarée aussi Journée internationale de la non-violence par l'Assemblée générale des Nations unies.

 

Gandhi a inspiré beaucoup d'hommes et de femmes qui vont lutter pour la libération de leur peuple et pour les droits civiques autour du monde comme  Martin Luther King, Nelson Mandela, le Dalaï lama et Aung San Suu Kyi.  

 

«La non-violence est la loi de notre espèce tout comme la violence est la loi de l'animal.»

 

Martin Luther King

 

Né en Atlanta (Géorgie) le 15 janvier 1929, Martin Luther King est un pasteur baptiste et un leader charismatique du mouvement des droits civiques du début des années 1960 aux États-Unis. Il est considéré comme l'un des plus grands orateurs américains et un défenseur infatigable des droits des Noirs-Américains.

 

Inspiré par Gandhi, il devient un adepte fervent de la non-violence qu'il applique dans sa lutte contre la ségrégation et pour la justice sociale. Ses efforts et ses sacrifices portent des fruits en abondance; Kennedy promulgue une loi sur les droits civiques annihilant la ségrégation raciale et la plupart des droits qu'il réclamait seront promus par le « Civil Rights Act » et le « Voting Rights Act » sous la présidence de Lyndon B. Johnson. 

  

En 1964, il est le plus jeune lauréat du Prix Nobel de la paix à être récompensé : il n'a que 36 ans. Il est assassiné à Memphis, dans le Tennessee, le 4 avril 1968,  alors qu'il apportait son soutien à une grève d'éboueurs.

 

"En utilisant la violence, vous pouvez tuer le menteur, mais vous ne pouvez pas tuer le mensonge, ni rétablir la vérité. En utilisant la violence, vous pouvez assassiner le haineux, mais vous ne pouvez pas tuer la haine."

 

Nelson Mandela

 

Nelson Mandela est une légende vivante pour l'Afrique et pour le monde entier. Il passe plus de 27 ans de sa vie en prison et devient le symbole de la lutte du peuple noir d'Afrique du Sud contre l'apartheid.

 

Il crée le premier cabinet d'avocats noirs d'Afrique du Sud, intègre le Congrès national africain et  devient l’un de ses principaux leaders. Il participe à l'élaboration de la Charte de la liberté qui prône l'égalité entre tous les Sud-Africains.

 

Inspiré par les méthodes de Gandhi, il mène des campagnes non-violentes jusqu’au massacre de Sharpeville, en 1960. Durant ses longues années en prison, il refuse d'être libéré contre le renoncement public à la lutte anti-apartheid.

 

Il est finalement libéré en février 1990. Avec le président De Klerk, il obtient le prix Nobel de la paix en 1993, les deux hommes étant les principaux artisans de la Constitution intérimaire qui scelle la fin de l'apartheid. Il est élu le premier président noir de l'Afrique du Sud en 1994 et a été magnanime dans ses élans de réconciliation ethnique.

 

« Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de la haine, des préjugés et de l'étroitesse d'esprit. »


Aung San Suu Kyi

 

Aung San Suu Kyi est née à Rangoun (Birmanie) le 19 juin 1945. Elle est la fille du leader de la libération Aung San assassiné en 1947. Sa mère est diplomate et Suu Kyi est élevée en Inde et en Grande-Bretagne. Après des études de philosophie, d'économie et de sciences politiques à Oxford, elle travaille aux États-Unis pour le compte des Nations Unies.

 

De retour dans son pays en 1988, elle fonde avec des amis la Ligue nationale pour la démocratie. Elle en devient la première secrétaire générale. Influencée par la philosophie et les idées du Mahatma Gandhi et de Martin Luther King, elle prône la non-violence pour la mise en place d'un régime démocratique en Birmanie.

 

Devenue un symbole puissant auprès de la population, les autorités l'assignent en résidence surveillée pour diminuer son influence. Malgré cela son parti remporte presque 80% des sièges lors des élections de 1990. La junte militaire refuse le choix du peuple et annule les résultats.

 

En tout, elle va passer 7 ans en maison d'arrêt et en prison. Sa santé se détériore mais elle continue à résister. Elle bénéficie d'un soutien international considérable et obtient même le prix Nobel de la paix en 1991. Elle est finalement libérée le 13 novembre 2010 et reprend son combat politique.

 

«La vérité, la justice et la compassion sont souvent les seules défenses contre le pouvoir impitoyable.»

 

le Dalaï Lama

 

Le XIVème Dalaï Lama, Tenzin Gyatso est le chef politique et spirituel du peuple tibétain. Né en 1935 à Taktser au Tibet,  il devient à l’âge de 16 ans chef d'État et du gouvernement. Un an plus tard, les troupes chinoises envahissent le pays. En 1954, il se rend à Pékin pour tenter de négocier un accord de paix avec Mao Tsé Toung et d'autres dirigeants chinois.

 

En 1959, il s'exile en Inde, avec 80.000 tibétains, où il crée le gouvernement tibétain en exil. Il multiplie les efforts pour libérer son pays de façon pacifique. Au début, Il plaide pour l'indépendance du Tibet mais à partir de 1973, il propose simplement l'autonomie réelle de l'ensemble du Tibet à l'intérieur de la Chine. Il travaille sans cesse afin de trouver une solution non violente à la question du Tibet.

 

Il effectue régulièrement de nombreux voyages dans le monde où il parle à des milliers de personnes de paix, de compassion, de tolérance et de pardon. Le prix Nobel de la paix lui est décerné en 1989 pour ses actions constantes à la résolution du conflit sino-tibétain par la non-violence.

 

 

"Tout le monde recherche le bonheur et veut éviter la souffrance."